Sujet1 corrigé commentaire de texte philosophie

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Sujet1 corrigé commentaire de texte philosophie

Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant à partir de son étude ordonnée.

Nul en effet ne sait ce qu’est la mort, ni si par hasard elle n’est pas pour l’homme le plus grand des biens ; mais on la redoute comme si on sait pertinemment qu’elle est le plus grand des maux. Comment ne pas voir là cette ignorance qu’il faut stigmatiser, celle qui consiste à croire qu’on sait ce qu’on ne sait pas ? En ce qui me concerne, Messieurs, voici ce en quoi je me distingue sur ce point de la plupart des autres hommes : si je devais me prétendre plus savant qu’un autre en quelque chose, ce serait en ceci que, n’en sachant pas assez sur ce qui advient dans l’Hadès, j’ai bien conscience aussi de ne pas le savoir. Mais commettre une injustice et désobéir à un meilleur que soi, dieu ou homme, cela je sais que c’est mauvais et honteux. Jamais donc je ne redouterai ni ne fuirai ce qui, sait-on jamais, est peut-être un bien, avant un mal dont je sais qu’il est un mal.

Platon, Apologie de Socrate, Hatier 1993, P. 64.

INTRODUCTION

L’existence humaine est encadrée par deux évènements majeurs : la naissance et la mort. Cette finitude temporelle qui caractérise toute vie à susciter la réflexion de Socrate dans cet extrait de texte qui est tiré de l’œuvre éponyme L’apologie de Socrate de Platon. La question de la mort préoccupe au premier chef Socrate qui vient d’être condamné à la peine capitale par un tribunal d’Athènes. Quelle attitude doit-on tenir face à la mort ? Selon Socrate l’homme ne devrait pas craindre la mort car elle demeure un mystère qui échappe à la raison. On ne saurait donc la qualifier apodictiquement de bonne ou de mauvaise. Peut-on réellement être indifférent et serein face à la mort au regard de la réalité empirique ?

EXPLICATION ANALYTIQUE

Socrate qui prône une certaine sérénité face à la mort articule sa thèse en trois moments. D’une part, il commence par dénoncer l’attitude commune que l’on adopte quasi naturellement face à la mort. En effet, la mort est perçue comme un mal ; pour Socrate, cette conception péjorative de la mort est irrationnelle car elle ne se fonde sur aucun arguments raisonnable : « nul en effet ne sait ce qu’est la mort ». Cette méconnaissance de la mort, de l’au-delà de celle-ci est une preuve du caractère non justifié de la crainte que l’on adopte face à cet évènement. Les hommes ne savent rien de la mort mais paradoxalement il la redoute comme le plus grande des maux. Après avoir fustigé cette attitude irrationnelle, Socrate entreprend de présenter son attitude spécifiquement philosophique face à la mort. L’attitude du philosophe est en rupture avec l’attitude commune car elle se fonde sur une certaine humilité. Socrate se distingue de la plupart des hommes. Il avoue son ignorance face à la mort : « N’en sachant pas assez sur ce qui advient dans l’Hadès, j’ai bien conscience aussi de ne pas le savoir » déclare-il. Cette attitude de Socrate montre la cohérence de sa pensée, en effet, l’un des fils conducteur de celle-ci est : « je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais rien. » Enfin, Socrate adopte une attitude d’acception, voire de résignation face à la mort qui est inéluctable. Pour lui, la mort peut potentiellement être un bien : « Jamais donc je ne redouterai ni ne fuirai ce qui, sait-on jamais, est peut-être un bien ». De plus, la vie morale peut fonder la confiance face à la mort : « Mais commettre une injustice et désobéir à un meilleur que soi, dieu ou homme, cela je sais que c’est mauvais et honteux ».
La mort n’est-elle donc pas un danger pour les hommes ? N’y a-t-il pas des raisons de la craindre ?

REFUTATION DU TEXTE

La thèse de la mort comme mystère ne saurait permettre de songer à l’hypothèse de celle-ci comme un bien. A ce niveau, il y a une contradiction interne. En effet, comment apprécier ce que nous déclarons ignorer ? Par ailleurs, la crainte de la mort des hommes que Socrate veut rendre incompréhensible se comprend pourtant. En effet, les hommes fondent leur crainte de la mort sur la crainte de l’inconnu. La Bible ne dit-elle pas qu’ « après la mort vient le jugement ». Il y a aussi cette crainte du jugement. Enfin, le courage de Socrate face à la mort est contredit par l’expérience existentielle. Dans la vie pratique, la mort inflige des douleurs et de la désolation à ceux qui restent en vie en même temps qu’elle arrache brutalement aux délices terrestres celui qui décède. Au-delà de cette critique, le texte de Socrate est reste riche d’enseignements.

LA REINTERPRETATION DU TEXTE

Dans cet extrait, Socrate montre que le vrai savoir repose sur l’humilité qui consiste à se remettre soi-même en cause. La crainte de la mort ne peut rien changer à ce qui arrive. La mort est une échéance inévitable. La seule attitude qui soit logique c’est de l’accepter courageusement comme les stoïciens. Ainsi Epictète disait « supporte et abstiens-toi ». Cette sagesse est recommandée au sujet de la mort. Enfin, Socrate montre qu’il faut rejeter les fausses valeurs sociales : l’injustice, la désobéissance à la transcendance, pour se contenter des valeurs morales comme la justice qui nous permettent d’avoir un regard philosophique de la mort.

CONCLUSION

La question de la mort qui a fait l’objet de notre réflexion dans cet extrait de texte nous a permis de comprendre l’attitude spécifiquement philosophique que nous recommande Socrate vis-à-vis de celle-ci. Pour lui, l’agnosticisme qui entoure la mort vient décrédibiliser toutes craintes et les conceptions péjoratives de la mort. C’est un phénomène naturel inéluctable devant lequel il convient de se soumettre en s’y préparant par la pratique de la justice tout au long de l’existence. Néanmoins, la peur de l’inconnu demeure également immanente à la nature humaine et on ne saurait l’occulter par la réflexion philosophique.

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