Réussir sa dissertation en français cours et sujets corrigés
À propos de la leçon
« Les œuvres publiées après 1960 se montrent en général très critiques vis-à-vis des régimes issus des indépendances »
Montrez à travers quelques œuvres au programme, la véracité de cette affirmation.


Traité :
Depuis le réveil des consciences en passant par la négritude qui aboutira sur le procès du colonialisme, la littérature africaine à travers ses œuvres, a jouée un rôle prépondérant pour la réimplantation du peuple africain dans ses droits juridiques, politiques, économiques, culturels et autres en disant non aux blancs(colonisation) pour confier la destinée de l’Afrique aux africains (indépendance) . Mais quelques temps
après 1960 année d’indépendance, les œuvres auront pour cible privilégiée, les régimes issus de cette indépendance pour leur critiquer et dénoncer, d’où la place pour cette affirmation « Les œuvres publiées après 1960 se montrent en général très critiques vis-à-vis des régimes issus des indépendances »Pourquoi cette position et qu’est-ce qui justifie cela ? L’exposition sommaire des contenus de quelques unes de ces œuvres au
programme nous permettra de répondre à cette interrogation.


En effet, depuis l’esclavage jusqu’à la colonisation, les noirs ont été l’objet de domination, d’oppression, d’exploitation et d’assujettissement sur tous les plans de la part des blancs colonisateurs au nom d’une notion de « civilisation ». Ainsi, sur le plan africain, c’est à partir de 1930 qu’une résurgence nègre commença pour dire non à ce système qui ne laissait aucune chance aux africains de se développer. C’est pourquoi toutes les œuvres publiées à cette époque dont entre autres : ‘’ Discours sur le colonialisme ‘’ 1955 de Césaire, ‘’ une vie de Boy ‘’(1956) de Ferdinand Oyono, ‘’ Batouala ‘’(1921) de René Maran ‘’ Climbié ‘’ (1956) de Bernard Dadié, ‘’chant
d’ombre’’ de Senghor(1945) critiquent sévèrement le système colonial. Et c’est au prix de tous ces combats et luttes que beaucoup de pays de l’Afrique connaîtront la liberté en 1960. Cette liberté (indépendance) qui était synonyme de paix, de bonheur, ne tardera à décevoir, car les nouveaux maîtres de l’Afrique censés êtres sensés pour drainer l’Afrique à bon port deviendront très rapidement des démons qui n’auront pour système de gouvernance que la corruption, le détournement de deniers publics, la gabegie financière, les arrestations arbitraires, le favoritisme, le népotisme …. C’est pourquoi dans les ‘’crapauds brousses ‘’(1979) l’auteur Thierno Monenembo déclare : « ce n’était que des espoirs ratés ! Eux qui auraient dû être la solution, ils ne l’étaient en rien, c’était plutôt eux le problème à la lumière de la vérité ».
Ainsi, ces nouveaux dirigeants qui se font passer pour les guides providentiels auront pour ennemi tous ceux qui ne partagent pas avec eux leur vision destructrice.
Conscient l’Ivoirien Denis Oussou Essuie dans ‘’Le temps des hymnes ‘’ déclare : « Mon frère d’hier aujourd’hui mon patron, me dicte ses ordres qui claquent à mes oreilles comme jadis la chicotte de l’homme blanc ». Soucieux et inquiet du devenir de l’Afrique, le congolais Henri Lopès dans son ‘’Pleurer-rire(1982) s’interroge : « Lui ou un autre, pour nous c’est toujours la même vie. Hier nos misères provenaient du blanc qu’il fallait chasser pour que le bonheur vienne. Aujourd’hui nos oncles sont partis et la misère est toujours là. Qui donc faut-il chasser ? », Voyant toutes ces réalités, les écrivains ne pouvaient que prendre leur plume comme arme pour ébranler tout ces régimes néfastes sur le continent comme le soulignait même un penseur sur le rôle de l’écrivain : « Moi écrivain je ne garde point mes mots, s’il ya bonheur, j’en suis réjouis et si c’est le malheur, je m’acharne pour lui chasser » d’où la cause de cette dénonciation.


En fin, retenons que l’objectif ou le rôle principal de la littérature est la défense, la valorisation ou revalorisation et l’exposition de sa société. C’est pourquoi celle d’après 1960 en Afrique ne pouvait qu’être engagée pour critiquer ces régimes et espérer un changement qualitatif dans la vie des africains trompés et trahies. Mais, ces critiques ont-elles eu des impacts ?

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