Réussir sa dissertation en français cours et sujets corrigés
À propos de la leçon

Convaincre

La conclusion constituant le «dernier mot», il s’agira de mettre différentes ressources au service de la persuasion pour lui donner un caractère convaincant.
On pourra ainsi, par exemple:
• conclure la démonstration par une formule frappante:

Exemple:
énoncé: «La raison du plus fort est toujours la meilleure».
(J. de La Fontaine)

Exemple de conclusion possible:
1)
Comme nous venons de le démontrer par différents exemples empruntés à l’histoire mais aussi à la vie quotidienne, il faut donc admettre que, le plus souvent – et même si cette conclusion va à l’encontre de l’idéalisme ou de l’optimisme, c’est la raison du plus fort qui l’emporte. Car devant la force brute qui ne s’embarrasse d’aucune justification, ou masque son cynisme derrière des alibis mensongers, les faibles n’ont guère de recours…
2) Ce constat, cependant, ne doit pas nous conduire à désespérer de l’homme. Tout l’effort de la civilisation – sans cesse à recommencer – consiste précisément à tenter de pallier, par le biais des lois, de l’éducation et du développement de l’éthique, c’est-à-dire par le progrès des idées et des institutions, les effets de l’égoïsme naturel et de la «loi du plus fort». Pour riposter à la moralité désabusée de la Fontaine, parions donc, en dépit de tout, sur la civilisation!

  • Terminer par une citation d’auteur qui s’inscrive bien dans le droit-fil de l’argumentation
    développée:

Exemple:
Enoncé: «Il faut ouvrir l’école sur la vie
(un pédagogue contemporain)

Exemple de conclusion possible:
1)
En définitive, cette idée, chère à de nombreux psychologues et pédagogues contemporains, qu’il faudrait «ouvrir l’école sur la vie» afin de mieux se préparer à l’affronter, pourrait bien, au contraire, précipiter la destruction de l’école. Si l’école a le devoir de transmettre un enseignement adapté à la réalité et au savoir
modernes, c’est-à-dire sans cesse remis à jour, y importer le monde extérieur, sa violence, ses rapports de force, ses perversions et sa complexité, c’est se priver du dernier lieu préservé où il est encore permis aux adolescents, quels que soient leur milieu, leur culture ou leur histoire personnelle, de se former à leur rythme, de se donner un esprit critique et d’apprendre à (se) connaître. Je rejoins sur ce point le journaliste J. Julliard lorsqu’il déclare:
«L’école n’est pas l’apprentissage de l’existence, pour laquelle il y a de meilleurs instruments; elle ne peut être qu’une critique de cette existence, c’est-à-dire un moyen de l’observer, de l’analyser, de lui résister.»

Attention!

On évitera:
• d’abandonner le lecteur à la fin du développement (conclusion «fantôme»);
• d’énoncer des généralités sans rapport de nécessité avec le propos ni avec la problématique développée (conclusion non pertinente ou hors-sujet);
• d’achever la réflexion sur une idée qui est en contradiction avec un point ou un autre du développement (conclusion illogique);
• de terminer le travail en ne se référant qu’au dernier paragraphe du développement et en négligeant ainsi ce qui précède (conclusion partielle);
• de faire rebondir la réflexion en introduisant involontairement dans la conclusion une idée nouvelle qui aurait dû figurer dans le développement (fausse conclusion);
• de terminer le travail en reprenant tels quels les termes de l’introduction et en laissant croire ainsi que la réflexion n’a pas progressé (conclusion «en cercle vicieux»);
• d’achever le travail en rabâchant la même idée formulée simplement de plusieurs façons différentes (conclusion redondante, ou répétitive);
• de «faire la morale», au moyen d’une série d’injonctions du type «il faut…» par exemple (conclusion normative, ou moralisante);
• d’asséner des certitudes supposées «définitives» en excluant toute nuance (conclusion dogmatique);
• de terminer la réflexion sur une position trop incertaine ou hésitante («ptêt ben qu’oui, ptêt ben qu’non», conclusion «normande»);
• d’achever le travail sur une platitude ou de terminer la réflexion par une «citation-bateau» (conclusion banale);
• de clore le travail précipitamment et sans réflexion préalable (conclusion «fermeture éclair» ou «en catastrophe»)

Remarques générales

• Toutes les suggestions ci-dessus définissent l’esprit de la conclusion, mais elles ne constituent pas des règles absolues. Ainsi par exemple, dans la réponse apportée au problème posé, la part consacrée respectivement au bilan ou au jugement final variera notamment – nous l’avons vu – en fonction du type de démarche adoptée.
• La longueur de la conclusion sera proportionnelle à celle de la dissertation. L’usage veut que la conclusion constitue environ 10% de l’ensemble.
• Afin de garantir la meilleure cohérence possible au texte, il est nettement préférable de préparer les principaux points de la conclusion, au brouillon, après l’établissement du plan détaillé du travail et la rédaction de l’introduction. La rédaction proprement dite et définitive de la conclusion ne se fera qu’après celle du développement.

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